Camille Daroussin

Mes compositions plastiques sont le moyen que j’ai trouvé pour révéler ce que le monde impose à mon regard sans cesse. En effet, je perçois la vie, le monde, mon environnement comme un amas, un entrelacs, un amoncellement, un accumulation, un enchevêtrement… Je ne considère les choses que dans leur nombre, l’unité n’existe que par la multitude qui la compose (les cellules d’un être, les grains de sable d’une plage, les milliards de cheveux qui poussent sur notre tête, les réseaux de neurones de notre cerveau, ou encore les épines d’un sapin). Partout où je regarde, l’infinité du nombre se déploie, de sorte que je la travaille à mon tour dans mon art. Elle devient alors nécessité, prétexte, moyen et parfois même, une fin en soi.

C’est ainsi que je tisse le papier aluminium.

Parce qu’il est fragile/solide. Bruyant quand je le touche, silencieux quand j’ai terminé. Parce qu’il est léger. Parce que je peux en avoir des tonnes facilement. Parce qu’il est jetable d’abord, et ne l’est plus ensuite. Parce qu’il n’a pas de couleur mais reçoit pleinement la lumière. Parce que son diminutif me plaît.

C’est ainsi que je modèle l’argile. Peut-être parce que c’est tout l’inverse.

Pour « Désoried » je vais devoir apprendre à désobéir car cela n’est pas tellement dans ma nature. Mon instinct me pousse davantage à suivre qu’à contourner, sauf si cela n’implique aucun danger. Peut-être vais-je alors devoir me désobéir à moi même…

2012.12.12-Expo maisons (11)Tableaux en alu (5) bistêtes

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